Quand le futur dépend du passé… et inversement.

Le Dernier Magicien, Lisa Maxwell

Debout sur le rebord du monde, le Magicien regarda une dernière fois la ville.

The Magician stood at the edge of his world and took one last look at the city.”

- Lisa Maxwell, Le Dernier Magicien - The Last Magician.

Incipit


Dans le parc du pont de Brooklyn, côté Brooklyn. Deux silhouettes, assises sur un banc, contemplent le pont.

INKY : C’était qui la jeune fille à qui tu parlais tout à l’heure ?

PEETE : Celle avec les yeux dorés ? Elle s’appelle Esta.

I : Comment ça se fait que je ne l’ai jamais vue avant ?

P : Oh, elle est assez occupée en ce moment. Elle fait des spectacles de magie, et accomplit des missions de sauvetage d’objets anciens de la plus haute importance !

I : Quand tu dis « sauvetage », ça veut dire quoi exactement ?

P : Euh… bin tu sais… Elle les récupère. Sans que personne ne le sache. Avec discrétion, précision, et grâce.

I (lui fait un clin d’œil et se met à rire) : Ok. J’ai compris !

Peete rougit. Puis il lève les yeux au ciel et croise les bras sur sa poitrine.

I (lui donne un coup de coude) : Oh allez ! Arrête de bouder. Je sais que tu l’aimes bien. Tu aurais dû l’inviter à faire une pause avec nous. J’aurais bien aimé la rencontrer.

P : Elle n’aurait pas pu venir de ce côté du pont, de toute façon.

I : Pourquoi ?

P : Elle ne peut pas franchir la Barrière.

Inky fixe son compagnon d’un regard interrogateur, attendant une explication.

P (se rendant compte qu’il en a trop et pas assez dit en même temps) : Ah, oui, pardon… Alors, je t’explique, mais il faut que tu me promettes de ne le répéter à personne, d’accord ? Les gens « normaux » ne sont pas au courant et ça pourrait créer des mouvements de panique.

I : Promis !

P : Il y a une barrière magique qui entoure Manhattan. Elle est invisible, indétectable et inoffensive pour le commun des mortels. Mais pour les Mages, elle est très dangereuse : elle absorbe leur affinité. Leur magie si tu préfères. Si leur magie est puissante, ça peut même les tuer ! Sinon, ça les laisse vides, comme s’il leur manquait un bout d’âme.

I : Mais c’est horrible ! Qui contrôle cette barrière ?

P : Les Membres de l’Ordre. Un groupe de personnes riches et puissantes, pseudo-scientifiques, qui se targuent de connaitre et maîtriser les éléments de la nature, et donc l’origine de la magie.

I : Des pseudo-alchimistes, quoi ?

P : C’est ça !

I : Les petits bâtards…

P (ne pouvant s’empêcher de sourire devant le langage de son amie) : Bref. Esta est une Mage. Elle a un pouvoir vraiment exceptionnel : elle peut contrôler le temps. Quand elle l’utilise, elle peut donc ralentir les secondes, et faire ce qu’elle a à faire sans que les autres ne s’en rendent compte.

I : Mais c’est génial, ça !

P : Attends ! Il y a encore mieux ! Si elle porte la Clé d’Ishtar, une pierre unique très ancienne, elle peut même voyager entre les époques. Tu imagines comme c’est fort : elle repère un objet intéressant dans l’Histoire, disons, en 1902, elle remonte le temps, puis elle le ralentis, elle prend ce qui l’intéresse, et elle retourne en 2020. Personne ne l’a vue, personne ne la soupçonnera jamais !

I : Fabuleux !

P : Je trouve aussi. Il se trouve que sa mission, là, c’est justement de retourner en 1902. Parce qu’en 1902, elle sait précisément où se trouve l’objet qui peut l’aider à détruire la Barrière : l’Ars Arcana, le Livre qui contient tous les secrets de la magie. 

I : Laisse-moi deviner : les membres de l’Ordre sont aussi sur le coup ?

P : Pire que ça : ce sont eux qui détiennent le Livre ! Dans leur Quartier Général. Elle le sait, parce qu’elle a avec elle un article de journal datant de 1902, relatant, entre les lignes, le vol dudit Livre.

I : Attends une minute. Ça veut dire que ta copine du présent doit s’introduire chez l’ennemi du passé pour voler leur possession la plus précieuse ? Ça ne sent pas très bon cette histoire ! Et puis, l’Ordre doit avoir mis tout un tas de barrières autour de leur QG et de ce Livre. Je ne pense pas que le Livre l’attende sagement dans le hall d’entrée avec un bouquet de fleurs ! Elle le sait, Esta, qu’elle risque sa vie sur ce coup-là ?

P : Elle ne sera pas seule…

I : Whaaat ?

P : En 1902, Manhattan est gouverné par des clans plus ou moins rivaux. Il y a évidemment l’Ordre, mais il y en a d’autres. Notamment un, composé de Mages, dirigé par un certain Dolph. Lui aussi veut récupérer le Livre. Pour la même raison qu’Esta : sauver les mages prisonniers de Manhattan.

I : Le problème reste le même : il faut qu’ils puissent s’introduire dans le QG des autres loulous qui doit être ultra protégé.

P : Sauf que Dolph connait quelqu’un qui connait quelqu’un qui peut le faire entrer dans le QG de l’Ordre sans éveiller les soupçons. Et ce quelqu’un, c’est le Magicien !

I : Encore un autre ?

P : C’est son surnom. Il se trouve qu’il est aussi un Mage. Mais il ne le montre pas. Ou plutôt, il cache son pouvoir en pleine lumière : il fait des tours de magie sur scène, de la prestidigitation. Il fait apparaitre des trucs, il coupe des femmes en deux, il se libère de chaînes cadenassées… Son nom c’est Harte. Et devine quoi ?

I : Tu vas me dire.

P : C’est lui qui récupère le Livre. En 1902. Dans le QG de l’Ordre. Le truc, c’est que son but à lui, c’est de détruire le Livre. Pour que plus personne ne puisse s’en servir. Ni l’Ordre, ni aucun clan. Donc, toujours en 1902, il saute du pont que tu vois là, avec le Livre. Et il disparait à jamais avec la clé de la prison dans laquelle est enfermée Esta. Et tous les autres mages new-yorkais !

Inky doit faire une pause pour digérer toutes ces informations. Elle prend sa tête dans ses mains pour mieux réfléchir.

I : Donc, si je comprends bien. Esta a le choix. Soit elle s’infiltre dans le groupe de Dolph, double le Magicien, et sauve le Livre. Soit elle attend que le Magicien vole le Livre, et elle le lui vole juste avant qu’il ne saute du pont… Ou un mélange des deux. Dans tous les cas, ça ne va pas être simple, et elle va devoir trahir tout le monde… Sympa, la mission.

P : Elle fait ça pour sauver les siens. C’est une personne bien.

I : Bien sûr. Une voleuse au cœur et aux yeux d’or… (se ronge les ongles, vraiment inquiète) Tu crois qu’elle va réussir ?

Peete sourit.

P (passe le bras autour des épaule d’Inky) : On devrait bientôt le savoir. Pour elle, il va se passer des semaines, là-bas, en 1902. Mais pour nous, ce sera seulement quelques minutes. Elle devrait bientôt réapparaitre sur le pont, côté Manhattan. On va l’attendre ?

I (se lève brusquement) : Oui ! Allons-y !

Elle s’immobilise tout aussi brusquement et se retourne vers Peete.

I : Et si elle échoue ? Si elle reste coincée en 1902 ? Si elle tombe dans l’eau avec le Magicien ? Si elle est tuée dans une ruelle sombre ? Laissée pour morte sur le trottoir ? Si elle rencontre des gens malhonnêtes ? Si sa pierre magique ne fonctionne plus ? Si…

P (l’interrompt) : Stop ! Je ne veux pas en entendre davantage. Bien sûr qu’il y a un grand risque qu’elle n’y arrive pas. Mais comme toujours : une grande histoire sans grand risque, ça n’existe pas. Et son histoire est une grande histoire !


“Mais elle s’avança pour glisser un bras sous le sien et, ensemble, ils se dirigèrent d’un pas résolu vers l’énergie froide la Barrière.”

- Lisa Maxwell, Le Dernier Magicien.

Excipit

Un bon roman de Fantasy

Avertissement : il ne faut pas trop se poser de question au fur et à mesure, toutes les réponses arrivent à un moment, et souvent plus vite qu’on ne croit. Mon esprit cartésien a un truc qui frôle l’obsession avec les paradoxes temporels. Et très (trop) souvent j’ai refermé ce livre, en faisant sursauter mon conjoint, et en disant que ce n’était pas logique, que ça ne pouvait pas, logiquement, physiquement, se passer comme ça. Je le rouvrais tout de même quelques jours plus tard pour trouver l’explication deux pages plus loin. 

Donc un conseil : laissez-vous porter, vous apprécierez beaucoup plus votre lecture, l’aventure qui s’y déroule, les personnages qui la peuplent !

Autre conseil : si vous le pouvez, lisez ce livre en Version Originale. La traduction en français n’est pas mauvaise, mais répète un nombre incalculable de fois l’expression grammaticalement incorrecte « au final », et (moins souvent mais je l’ai vu au moins une fois) « par contre ». Si vous êtes comme moi, c’est une autre raison de refermer violemment le livre : comment voulez-vous que les gens parlent un bon français, si les traductions mettent de constructions grammaticales fausses… Avis aux éditions Casterman. 

J’ai lu ce livre dans sa version française, en papier.

Ce livre est disponible en français numérique, sur Amazon, ici :

Toujours en français numérique, sur Kobo, ici :

En VO (anglais) numérique, sur Amazon, ici :

Il est aussi disponible en Audiobook, en anglais (il n’existe pas encore de version française en audio), lu par Candace Thaxton, ici :


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